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Petit cours de maintien

 

Quoi de plus vilain qu'une jolie jeune fille à la démarche de militaire en fin de manœuvre! La façon de se tenir, de marcher, d'évoluer est aussi importante que les soins que vous prodiguez à votre corps.


Se tenir droite est la première chose à apprendre. Imaginez que vous ayez un collier où brille un magnifique diamant, suspendu entre vos seins. Imaginez encore que vous voulez que tout le monde le voie. Instinctivement, vous vous redressez, juste ce qu'il faut pour mettre en valeur le bijou. Observez maintenant votre position. C'est celle que vous devez adopter pour vous tenir droite: ni trop, ni trop peu. La juste mesure.

La démarche est elle aussi importante. Elle ne doit pas être saccadée, ni traînante. Ne marchez pas non plus sur des œufs: c'est du plus mauvais effet. Dessinez mentalement une ligne et imaginez que vous êtes une équilibriste. Marchez sur cette ligne sans poser systématiquement les pieds dessus, mais en le rapprochant le plus possible. Voyez les défilés de mannequins. C'est le même mouvement, très accentué. Dans la vie de chaque jour, vous imiterez ces belles, sans les singer, en édulcorant les gestes. Exercez-vous devant un miroir afin de rendre le mouvement naturel. Il doit être léger et précis, sans donner l'illusion d'une leçon apprise. Ne tortillez pas du popotin, c'est vulgaire. Si la démarche est correctement effectuée, le mouvement des hanches doit être correct lui aussi. Les bras ne pendent pas comme deux balais. Le port d'un sac à main les oblige à être plus vivants, plus mobiles.

 

 

Pas de mains dans les poches: c'est réservé aux messieurs.


Enfin, ne montrez jamais, jamais que vous avez mal au pieds. Même si vous souffrez l'enfer, marchez comme si de rien était. Une seule plainte et on vous prendra pour une dinde: "Elle n'avait qu'à mettre des chaussures moins hautes". D'ailleurs, en société, vous n'avez mal nulle part. C'est comme ça !

 

Les escaliers s'affrontent de face. Pour le descendre, visualisez la ligne de marche et allez-y prudemment, mais carrément. Regardez vos pieds le moins possible et restez bien droite. Ne laissez pas tomber le poids du corps sur la marche, mais faites travailler les genoux et les muscles des cuisses. Posez la pointe du pied, puis le talon et recommencez... jusqu'en bas. Songez à Mistinguett qui dévalait un escalier aussi facilement qu'on avale un petit crème!

 

Pour monter un escalier, ne faites pas de mouvement de balancier à chaque marche. Là aussi, ce sont les muscle des cuisses qui doivent travailler. Appuyez le bout du pied sur la marche et donnez un "coup de muscle" pour fournir assez d'élan au corps. La totalité du mouvement doit paraître aisé.


La station debout est fatigante. Évitez-la tant que possible. Si vous ne pouvez vous y soustraire, ne vous balancez pas d'un pied sur l'autre. Gardez les jambes parallèles et tenez-vous droite. Pour vous détendre, penchez le corps imperceptiblement vers l'avant en prenant appui sur l'avant du pied. Le talon sera soulagé, de même que votre dos. Si l'attente devait se prolonger, faites quelques pas, en faisant semblant, par exemple de regarder les vitrines environnantes. Dans un cocktail, déplacez-vous, ne serait-ce que de deux pas, histoire de soulager les jambes. Si vous ne pouvez vraiment pas faire autrement que de rester debout et immobile, souffrez en silence et ne montrez aucun signe d'impatience. Dites-vous que toutes les femmes présentes en sont au même stade que vous! Et là non plus, pas de mains dans les poches! Tenez une pochette, un verre, un journal, une scie sauteuse, mais occupez vos mains. Cela aura l'air plus naturel.


 

Talons ou ballerines ? C'est une question très personnelle, l'idéal serait d'alterner, afin de soulager les pieds et la colonne vertébrale. Marcher sur des talons hauts demande un certain entraînement. Je vois parfois des femmes montées sur des échasses et dont la démarche est horrible. On dirait qu'elles souffrent le martyr et qu'elles ont peur de casser leurs talons. J'ai toujours aimé porter des talons hauts et j'ai très vite appris à marcher avec cet artifice si féminin de façon à ne pas me fatiguer. Pour commencer, ayez confiance en vos talons. Ne craignez pas de les casser (si ça arrive, ce n'est pas la fin du monde!) et appuyez bien le poids du corps dessus, comme vous le faites en chaussures plates. Se tenir droite en portant des talons hauts est essentiel pour une démarche élégante. Faites une ligne droite avec le talon, la jambe et la colonne vertébrale. Marchez d'une façon résolument sûre, en n'oubliant pas de visualiser la ligne (voir plus haut). J'ai bien souvent dansé le rock'n'roll en hauts talons et j'ai même, un jour, déménagé mon petit studio d'alors, sous la pluie battante et haut perchée sur des escarpins !


S'asseoir élégamment requiert un certain savoir faire. Approchez-vous du siège et, sans vous pencher en avant (vous ne ramassez pas les mégots, que diable) pliez les genoux, en approchant votre postérieur de l'assise. Ne vous laissez pas tomber comme un pouding, mais enchaînez chaque mouvements de manière harmonieuse. Si vous portez une jupe, un leste mouvement de la main la mettra en place juste avant de poser les fesses sur le siège. Une fois assise, de grâce, gardez les jambes serrées. Le plus belle façon de se tenir assise est de croiser les chevilles et de tenir les jambes à peine inclinées (voyez la reine d'Angleterre!) mais ce n'est pas la position la plus confortable. Si vous croisez les jambes, faites-le discrètement et maintenez les tibias parallèles, c'est plus joli.


Pour vous relever, penchez-vous à peine, juste pour vous donner assez d'élan et travaillez la suite du mouvement avec les jambes. Ne donnez pas l'impression de vous arracher du siège. Ce n'est pas vraiment évident d'expliquer ça par écrit, mais je suis persuadée que vous y arriverez très facilement.


Enlever, porter un manteau : Faire glisser délicatement le vêtement en mettant les bras en arrière. Lorsque la main "sent" l'emmanchure, on rattrape le manteau et on l'amène discrètement devant soi, sans faire un grand demi-cercle. Si vous devez garder votre manteau avec vous, portez le sur le bras, la main légèrement baissée à auteur du ventre, le coude près du cors et légèrement en arrière, de façon à ne pas présenter à la personne en face de vous une grande masse de tissu. Le manteau, présenté légèrement de côté sera beaucoup plus élégant.


Monter et descendre de voiture: Ne vous jetez pas comme une pierre sur le siège de la voiture. C'est très vilain. Affrontez-le de côté et commencez par vous asseoir. Ensuite, rentrez les deux jambes en même temps dans un mouvement gracieux. Arrangez vos vêtements si besoin est. Pour descendre de voiture, commencez par sortir les deux jambes en même temps, assurez en posant les pieds au sol et levez-vous sans précipitations.


Se moucher en public. Aïe! la tuile, vous sentez le besoin de vous moucher et vous ne pouvez vous éclipser. Alors là, par de tralalas. Sortez votre mouchoir sans le faire claquer comme un drapeau... et mouchez-vous. Évitez tout de même les souffleries genre Dizzy Gillespie et les nettoyages de printemps. Faites le plus rapidement et le plus discrètement possible. Autre chose: vous ne trouverez jamais de boucles d'oreilles dans votre mouchoir, aussi inutile de vérifier après !


Fumer en public. On a bataillé ferme pour l'égalité. Le droit de fumer nous est désormais acquis. Mais dans un cocktail, une femme fume différemment. Pour commencer, essayez de vous faire allumer vos cigarettes. Ne riez pas, c'est de plus en plus difficile! Ne rejetez pas la fumée comme une locomotive, mais dosez vos bouffées à l'aller pour qu'au retour la fumée soit discrète. Éteignez votre cigarette au 2/3 (c'est du gâchis, mais vous y gagnerez en féminité!). Ne monopolisez pas le cendrier (il n'y en a jamais assez) et limitez votre consommation de cigarettes.
Au restaurant, c'est plus facile: personne ne s'occupe de vous. Si des gens mangent à une table voisine, attendez qu'ils aient fini avant de fumer (en Suisse, il y a peu de zones fumeurs séparées).
Dans la rue, c'est carrément rédhibitoire de voir une femme fumer. Si le désir de fumer se fait irrésistible, arrêtez-vous et inhalez quelques bouffées, sans précipitation. Évitez de fumer en marchant: ça fait vulgaire.


Parler en public n'est pas si évident, surtout si vous êtes sujette à la timidité ! Pensez à relever le visage et à parler lentement. De cette façon, plutôt que hacher les mots pour en finir plus vite, vous les articulerez et vos propos seront mieux assimilés par l'auditoire. Là encore, vous éviterez les mouvement de bras intempestifs.


Comment faire face à la grossièreté. Si vous êtes à table et que vos voisins de couverts sont franchement désagréables, décroisez le jambes, posez vos couverts, poussez votre chaise et... partez sans autre forme de procès. Si vous êtes dans un restaurant et qu'un individu vous ennuie, levez-vous sans vous en occuper et éloignez-vous. A moins d'être dans un tord-boyau, le personnel vous viendra en aide si l'arrogant vous poursuit de ses assiduités. Un homme, une femme sous l'influence de l'alcool ne réagit pas normalement et son raisonnement ne suit aucune règle. Ne brusquez pas une telle personne mais détournez-vous en le plus naturellement possible. Là encore, faites-vous aider par le personnel qui doit veiller au bien-être de sa clientèle.


A ne jamais faire en public: Les mots grossiers, les bruits incongrus, les gestes trop volubiles, les critiques ouvertes, et tout ce dont vous vous doutez (prout, burp et doigts dans le nez) sont interdits en public. En un mot, soyez discrète et bêtement bien élevée. Dire merci, s'il vous plaît, bonjour ou au revoir n'ont jamais fait prendre de rides d'expression, alors ne vous en privez pas. Ne dévisagez pas les personnes que vous croisez, surtout s'il s'agit de personnes handicapées ou malades. C'est déjà bien assez dur pour elles de supporter la maladie.


S'il est d'usage de ne pas parler au personnel quand vous êtes accompagnée au restaurant (encore que, de nos jours...), il n'est pas nécessaire non plus de les regarder comme des chiens. Combien de fois ai-je vu des pétasses se prendre pour la bégum et se baver dessus en mangeant leur salade. Traitez les autres comme vous aimeriez qu'ils vous traitent.


A mon arrivée à Genève, j'ai logé durant quelques mois en hôtel. Le portier, un tunisien payé une bouchée de pain, m'ouvrait la porte chaque jour et chaque jour je l'en remerciais simplement. Il m'a un jour invitée chez lui, avec mon ami d'alors (qui est devenu mon mari) et nous avons été reçus comme deux seigneurs. Le niveau de la personne ne se situe pas dans l'épaisseur du portefeuille. C'est le cœur qui fait la vraie richesse et c'est peut-être ça la base de la bonne éducation et l'expression de l'élégance.

 

 

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